Au sein de notre société actuelle, la question de la réduction de notre empreinte écologique est devenue primordiale. Le glanage pourrait être une solution permettant de conjuguer respect de l’environnement, économie d’échelle et lien social. Alors pourquoi les agriculteurs devraient-ils ouvrir leurs champs pour faciliter cette pratique ancestrale ? Quels sont les avantages du glanage tant pour le cultivateur que pour les ramasseurs de pomme de terre ?
Le glanage : un droit traceur des règles
Selon le Code rural français, le glanage de pomme de terre est considéré comme un droit acquis pour toute personne désireuse de ramasser ce qui reste après la récolte. Cependant, conformément à la réglementation en vigueur, certaines conditions doivent être remplies :
- Seuls les fruits et légumes destinés à l’autoconsommation peuvent être collectés;
- La cueillette ne doit pas entrainer la détérioration du champ;
- Enfin, les personnes souhaitant procéder au glanage doivent obtenir l’autorisation du propriétaire du terrain.
Ainsi, si ces dispositions légales sont respectées par les deux parties, elles contribueront à l’avancement de ce geste solidaire.
Limitation de l’utilisation de produits chimiques : l’exemple des pommes de terre
Choisir de faire un effort de tri après la récolte peut s’avérer bénéfique pour notre planète. Un agriculteur est parfois contraint d’utiliser des pesticides pour protéger ses cultures des maladies et autres parasites.
En laissant les glaneurs récupérer les pommes de terre après la récolte, le producteur va pouvoir éviter que ces produits ne soient employés sur les fruits et légumes laissés au sol, inutilement.
Valorisation des invendus et suppression des coûts superflus
Trop souvent encore, un nombre considérable de denrées alimentaires non consommées finit dans nos poubelles ou composts. Pourtant, si l’agriculteur accepte de partager une partie de sa récolte avec les personnes qui désirent en profiter, il peut espérer une diminution du gaspillage alimentaire. Il contribuera alors à la lutte contre la faim tout en récupérant de précieux éléments nutritifs pouvant être réinjectés dans son travail quotidien.
Efficacité économique
Au niveau de leur fonctionnement, les exploitants peuvent tirer profit du glanage en réduisant leurs besoins de main-d’œuvre et donc leurs charges salariales. De plus, ils auront également la possibilité de faire des économies sur le stockage des produits invendables ainsi que sur leur éventuelle destruction.
Lutte contre le gaspillage alimentaire
Le glanage a pour but premier de favoriser la redistribution des surplus agricoles auprès de personnes démunies ou n’ayant pas accès aux circuits traditionnels de distribution. Cela s’inscrit dans une démarche éco-citoyenne visant à réduire le gaspillage alimentaire.
Des bénéfices notables pour les deux acteurs principaux
Du côté des agriculteurs, il est clair que leur coopération avec les glaneurs peut se traduire par une amélioration de leurs pratiques sur plusieurs aspects :
- Récupérer un revenu supplémentaire en vendant certains produits qui auraient fini à la poubelle;
- Alléger les dépenses à travers la récupération de denrées non consommées;
- Contribuer à l’image positive de leur exploitation et ainsi sensibiliser le grand public.
Les glaneurs quant à eux, peuvent voir cette technique comme une véritable aubaine :
- Un accès à la nourriture peu coûteuse voire gratuite;
- L’apprentissage et le partage de connaissances sur les fruits et légumes;
- La création d’un lien social entre différentes générations
- L’expérience de nouvelles saveurs locales, biologiques et dépourvues de pesticides.
Il est donc incontestable que le glanage présente un panel d’avantages indéniables aussi bien pour les agriculteurs que pour les ramasseurs concernés. Ainsi, en faisant preuve d’ouverture et de coopération lors de ces événements, chacun a tout à y gagner.