La permaculture : qu’est ce que c’est ? Comment se lancer ?

Jérémy

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Ces dernières années, on parle de permaculture à tout va ! L’agriculture traditionnelle est souvent pointée du doigt comme étant l’un des facteurs les plus menaçants pour la planète : produits chimiques, appauvrissement des terres etc…. Pourtant, aucun pays n’est encore arrivé à s’en passer, puisque la filière agricole assure la sécurité alimentaire dans le monde. Face à ce dilemme, les spécialistes chercheurs ont trouvé un moyen d’équilibrer ces 2 sujets délicats. Il s’agit de « l’agroécologie », une nouvelle tendance d’agriculture qui prend en compte le respect de l’environnement. Grâce à concept d’agriculture écoresponsable, de nombreuses pratiques toutes aussi innovantes les unes que les autres ont vu le jour. Vous aussi vous avez sûrement déjà entendu parler de la permaculture mais vous n’avez aucune idée de ce que c’est ? Découvrez dans cet article pour comprendre ce que c’est et comment démarrer en permaculture chez soi.

La permaculture, c’est quoi ?

La permaculture est une branche de l’agroécologie, c’est-à-dire, un mode d’agriculture qui prend en compte les principes du développement durable.

Une méthode qui prend soin de la terre

Elle a été initiée en 1970 par Bill Millison et David Holmgren en Australie. Cette époque était placée sous le signe du retour à la terre et des babas cool. En d’autres termes, les pratiques de cultures utilisées dans les années 70 étaient spécialement pensées pour préserver la fertilité naturelle du sol. Et oui, dans la nature, le sol n’a pas besoin de nous ! Les végétaux qui recouvrent le sol servent à l’alimenter etc etc…. Dame nature sait mettre en place des cercles vertueux toute seule !

Sans pointer qui que ce soit du doigt, ces dernières années ont fait beaucoup de dégâts à la terre, avec l’utilisation massive de produits chimiques, les perturbations des cycles de cultures, etc.

Le début des années 70 était ainsi comme une sorte de retour aux sources pour les agriculteurs en entamant des démarches plus respectueuses de la nature. Voici comment est née la permaculture !

Permaculture signifie « permanent agriculture » ou « agriculture permanente ». Il s’agit d’une agriculture pérenne et durable destinée aux exploitations de toutes tailles en vue d’assurer l’autosuffisance alimentaire. Finie l’utilisation intensive de produits toxiques et engrais chimiques ! Tout est réalisé de manière totalement naturelle, en copiant ce qu’aurait fait la nature d’elle même !

La permaculture s’inspire de la nature pour développer des pratiques agricoles en synergie. Celles-ci sont principalement basées sur

  • une culture diversifiée
  • une culture résiliente
  • une culture productive.

L’objectif ultime de la culture permanente est d’optimiser la productivité de l’environnement tout en prenant compte des besoins de la génération future. A différentes échelles, on peut donc pratiquer la permaculture : chez soi, dans des jardins communs, sur de petites exploitations de maraîchers etc….

Ici un beau buisson de consoude, véritable allié du jardinier

Une pratique naturelle pour le développement durable

Ce concept s’est vite démocratisé vers les années 80 et a pris un sens beaucoup plus large. La permaculture est devenue un véritable mode de vie où l’être humain joue un rôle principal dans la préservation des écosystèmes naturels à travers une agriculture raisonnée et saine. Elle s’est transformée en une démarche à part entière, une philosophie, voire une éthique.

La permaculture a pour ultime objectif de promouvoir un environnement de vie agréable et un écosystème préservé. Autrement dit, il s’agit de cultiver des ressources autosuffisantes tout en prenant soin de ne pas empiéter sur le bien-être de l’environnement et des êtres vivants. On ne tue pas des limaces pour faire pousser ses tomates, si on coupe une branche, on peut essayer de l’utiliser pour un tuteur, des souches pourries peuvent servir à faire des bordures etc…. Cela peut se faire en s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes et des pratiques traditionnelles.

En bref, la permaculture d’aujourd’hui met à l’honneur la durabilité, l’équité et la coopération. Elle intègre de nombreuses branches de la préservation de l’environnement comme l’économie circulaire, le recyclage, etc. C’est également une pratique agricole qui concilie les techniques agricoles ancestrales et les outils technologiques. Elle favorise l’intégration de nombreux domaines comme l’enseignement, la santé, l’économie, la gouvernance, la législation, l’habitat, etc.

Les principes de la permaculture

Comme énoncé plus haut, la permaculture est basée sur l’observation du fonctionnement des écosystèmes, c’est-à-dire, l’analyse de nombreux points comme la productivité, l’efficacité, etc. Cela permettra de tirer des techniques agricoles qui puissent être adaptables à différents domaines d’application.

La permaculture se conforme à certains principes universels connus sous le nom de « design permaculture ». Cette méthode repose sur 3 grands principes déontologiques.

Je vous recommande vraiment cette vidéo de Damien pou bien comprendre la notion de Design en permaculture.

La préservation de l’environnement

En effet, la permaculture incite à la préservation de la biodiversité et lutter contre le tarissement des ressources naturelles pour pouvoir satisfaire les besoins des générations futures. Grâce à des pratiques plus respectueuses de l’environnement, les agriculteurs protègent la nature du sol et pourront obtenir des produits de meilleure qualité nutritionnelle.

La promotion d’une communauté soucieuse du bien-être de chaque individu

Ensuite, la permaculture vise à construire une communauté qui place le bien-être tant individuel que collectif au centre des préoccupations. En d’autres termes, il s’agit d’un mode de culture gagnant gagnant où l’homme, l’environnement et l’économie auront tous quelque chose à y gagner.

L’initiation au sens du partage des ressources

La permaculture doit pouvoir initier chaque membre de la société à véhiculer le sens du partage, notamment en matière de ressources. Il s’agit d’un concept où personne n’est lésé et où tout le monde a accès à une quantité relativement égale de ressources. Cela s’applique également à la redistribution équitable des surplus.

La permaculture a pour vision une production de nourriture saine et suffisante, sans avoir recours aux intrants chimiques.

Résumé : 5 grands principes en permaculture selon Damien dans la vidéo ci dessus

  • capter et conserver l’énergie (l’eau, le soleil)
  • utiliser et valoriser les ressources et services renouvelables
  • ne produire aucun déchet
  • utiliser des solutions à petite échelle, et avancer avec patience
  • utiliser le changement et y réagir de manière créative

Les services rendus par la nature sur lesquels la permaculture s’appuie

Comme vous l’aurez compris, la permaculture met en avant des techniques de culture respectueuses du sol. Sachez que le sol est un refuge pour de nombreuses espèces d’insectes comme les acariens, les cloportes, les vers de terre, les collemboles, etc. Il contient également un grand nombre de bactéries et de champignons qui suffisent entièrement pour le rendre plus fertile.

C’est une alternative plus naturelle aux engrais chimiques qui nuisent aux nappes phréatiques du sol et à l’humus. L’idée est de fertiliser le sol de manière progressive et délicate pour qu’il puisse à son tour nourrir les plants. La permaculture évite également certaines pratiques comme le labour, qui a tendance à détruire le sol, et encourage plutôt le paillage, qui au contraire va nourrir et protéger un sol

Ici un paillage à base de ronce et

L’écosystème naturel représente une interaction entre les différents éléments qui le composent. L’exemple le plus concret que l’on peut citer est la pollinisation. Les abeilles utilisent le pollen pour fabriquer du miel. Sans les insectes pollinisateurs, les fleurs ne donneraient pas non plus des fruits. Il existe aussi des plantes telles que les légumineuses qui sont enrichissent le sol en fixant l’azote contenu dans l’air.

En bref, l’écosystème marche de la même manière que l’économie circulaire : ce qui est produit par les uns est utilisé par les autres, donc pas de déchets, pas de mauvaises herbes. La permaculture est également basée sur une relation complexe entre les éléments.

Pour illustrer cela, on peut prendre l’exemple d’une haie qui sert en quelque sorte d’abri pour les cultures du vent. Parallèlement, elle permet de produire de la nourriture, mais également du bois raméal, utile pour pailler le sol.

Ainsi, la permaculture vise à redessiner les écosystèmes où chaque élément naturel a son rôle à jouer dans l’agriculture. Cela permettra de diminuer au minimum les interventions extérieures.

Les produits obtenus seront largement plus résilients que ceux provenant d’une agriculture classique. Ils résisteront mieux aux catastrophes naturelles comme la sécheresse, les inondations, etc.

Les démarches pour commencer la permaculture

Il existe de nombreuses possibilités pour commencer la permaculture. Planter des arbres, faire des buttes de permaculture, créer une ruche, creuser une mare, poser des ollas, faire un hôtel à insectes, construire des toilettes sèches, mettre des poules dans son jardin ou arrêter de bêcher et préférer l’utilisation d’une grelinette !

Tous les moyens sont bons pour entamer cette démarche chez soi.

La permaculture est une pratique qui demande du temps et de la compréhension. Il est essentiel de commencer petit, comme on dit « Doucement, mais sûrement » ! Il est en effet préférable de réaliser des actions moins grandioses, mais qui sont maîtrisées. Ainsi, il existe 2 ou 3 choses que vous pourrez réaliser en premier temps.

Observer et analyser votre site

La meilleure chose à faire avant de commencer à agir est d’observer. Cela s’appelle le « non-agir ». Comme énoncé plus haut, la phase d’observation est l’étape la plus importante en permaculture.

S’asseoir et regarder, c’est aussi ce que recommande Damien dans sa vidéo

Il est primordial d’observer la nature qui vous entoure, comprendre comment elle fonctionne, étudier le rôle de chaque élément de l’écosystème et le cycle naturel dans l’intervention de l’Homme.

Prenez le temps de tout observer autour de vous : au lieu d’arracher bêtement les mauvaises herbes, faites vos petites recherches sur leurs caractéristiques, ce qu’ils apportent à l’écosystème. À vrai dire, aucun élément de l’écosystème n’est vraiment inutile. La phase d’observation peut même s’étaler sur différentes saisons.

Avoir de réelles motivations et comprendre chaque élément

Ensuite, il faudra se questionner, se poser des questions sur l’utilité du projet. Par exemple, si vous envisagez de faire une butte, demandez-vous pourquoi est-ce que vous souhaitez le faire, à quoi ça sert, quels sont vos avantages, quels sont les impacts sur la nature, est-ce réellement essentiel, quelles sont les conditions nécessaires pour sa réalisation, que se passera-t-il plus tard, etc.

Cela est valable pour chaque action que vous prévoyez de faire. L’idée est de comprendre chaque action que vous serez amené à faire, et non suivre à l’aveugle les différentes pratiques liées à la permaculture.

Valoriser chaque élément de l’écosystème

Chaque espèce a sa place dans le cycle et a un rôle à jouer. C’est justement la phase d’observation qui a permis de découvrir qu’au lieu de planter des engrais verts de manière manuelle, les plantes qui poussaient spontanément dans le sol étaient les meilleurs fertilisants pour le sol.

Par exemple, avant d’arracher une herbe, faites vos petites recherches sur ses caractéristiques, etc. Pensez également à attribuer une autre vie à cette herbe pour éviter les déchets. 

Définir les zones d’activités de l’être humain dans le jardin

D’une manière générale, un jardin en permaculture est composé de 5 zones différentes. La première zone est celle où l’activité humaine est très fréquente. Elle se situe principalement près de l’habitation. En revanche, la cinquième zone est celle où l’activité humaine est quasi-inexistante. Il s‘agit d’un espace éloigné de la maison qui est laissé à l’état sauvage.

Imiter la nature

Comme énoncé plus haut dans l’article, la permaculture est un concept qui s’inspire du fonctionnement de la nature sans l’intervention de l’Homme. Cherchez des moyens d’appliquer ce que la nature fait de mieux. Cela vous permettra d’obtenir un système qui pourra se régénérer plus facilement. La reproduction d’une forêt comestible avec la couverture au sol est par exemple une excellente idée. Souvenez-vous que chaque fois que vous faites une action sur l’écosystème, vous remplacez un intermédiaire naturel.

Vous pourrez aussi prendre la place d’un intermédiaire naturel. L’idée est d’inciter la nature à reprendre toutes ses fonctions et de vous éloigner le plus possible du cycle. Évitez de couper la chaîne ! Pour ce faire, insérez chaque élément dans votre système de manière stratégique afin que chacun puisse prendre sa place au sein de la nature.

Jardiner avec la biodiversité

Il existe différents moyens de faire perdurer la biodiversité dans votre jardin. Vous pouvez par exemple construire un hôtel à insectes à l’aide du bois naturel ou des matériaux recyclés. Ici par exemple, je l’ai construit avec mon vieux poulailler !

Vous pouvez également créer plusieurs mini-écosystèmes pour servir d’abri à la biodiversité dans un jardin potager. Il peut s’agir d’un vieux tas de bois, d’une haie, d’un tas de compost, d’une petite mare, etc. Toutes ces structures que vous placerez dans votre jardin serviront d’abri à de nombreuses espèces animales. 

Installer une butte de permaculture

Le principe de la butte de permaculture est simple : enterrer des matériaux organiques afin de produire une fertilité sur la durée et stocker de l’humidité. Il s’agit de différentes sortes de déchets naturels comme les épluchures de légumes, les débris de branches, etc. Une butte permettra d’obtenir un sol drainé comme il se doit. Ici je vous parle des différentes buttes de permaculture.

butte permaculture

Si vous habitez en ville, il est tout à fait possible de réaliser une plantation en permaculture en exploitant les ouvrages souterrains et les sols artificiels. Les plantations en bacs et en plates-bandes surélevés sont également de bonnes options à prendre. Cela vous permettra de gagner de la place tout en profitant des avantages de la pratique.

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