Voici comment éviter la sécheresse en fabricant vos oyas !

L’été a venir sera certainement caniculaire et donc catastrophique pour le jardin en terme de restriction d’eau ! L’oya est une technique ancestrale remise à l’ordre du jour qui a longtemps fait ses preuves. L’oya (ou olla) est une poterie d’irrigation qui commence à avoir du succès auprès de nos amateurs de permaculture, de producteur agricole et des paysans du dimanche. Beaucoup des agriculteurs se voient séduits par les nombreux avantages de l’Oya et ne jurent que par cette pratique pour irriguer le sol. Si vous aussi avez un penchant pour la culture, jetez un coup d’œil sur les multiples richesses de l’Oya. Comment fonctionne un oya ? Comment fabriquer ses oyas facilement ? Voici un tuto complet sur cet objet indispensable pour le jardinier !

Qu’est-ce que l’Oya ?

L’Oya ou autrement dit l’Ollas est une jarre fabriquée à partir d’argile microporeuse. Elle se traduit comme un système d’irrigation efficace, à la fois économique et écologique. Ce nom tire son origine de l’Espagne et désigne une « marmite » ou un « pot ».

Utilisée depuis 4 000 ans, cette technique dite ancestrale est aujourd’hui appréciée pour sa valeur ajoutée pour toutes les plantations. Facile à adopter, vous pouvez le retrouver un peu partout et particulièrement au sud de l’Europe.

Comment ça marche ?

L’idée consiste à enterrer le contenant en terre cuite directement au pied de votre plante ou de votre arbuste. Vous n’immergez pas la totalité de l’oya, en laissant le col apparaître depuis l’extérieur. Cela va permettre de remplir le pot avec de l’eau.

Ainsi, la constitution poreuse du pot en terre permet d’arroser petit à petit le végétal depuis sa racine. Le système reste très pratique parce qu’il offre un arrosage ciblé.

L’arbuste ou le potager ne puise que la ressource nécessaire dont il a besoin. Ainsi, vous le préservez des problèmes hydriques causés par une trop forte irrigation ou un choc de température. 

Au lieu de détremper le sol avec 10 litres d’eau (qui risque de toute façon de couler et disparaître dans le sol), l’oya suinte au fur et à mesure l’eau, et les plantes qui sont autour viennent coller leurs racines dessus.

Quels sont les avantages de l’Ollas ?

Dans un premier temps, cette technique d’arrosage est écologique. Je l’utilise en complément des cuves de récupération d’eau de pluie, surtout pour les parties les plus éloignées des cuves et des gouttières !

• Elle permet de minimiser le gaspillage d’eau.
• Elle prévient également des trop fortes irrigations qui inondent le terrain et causent du tort à certaines végétations.

Son utilisation au quotidien limite le travail d’arrosage en un remplissage fréquent du récipient. Cela réduit à moitié l’effort à fournir et le temps passé pour réaliser la tâche. Vous obtenez un gain de temps et d’énergie.

Techniquement, l’olla nourrit la plante depuis la racine en diffusant l’eau directement dans les profondeurs de la terre et non sur la surface du sol. À cet effet, aucune mauvaise herbe ne parvient à pousser dans le potager.

L’oya est aussi un superbe régulateur : quand votre sol est trop sec, l’olla va suinter ses gouttes d’eau, mais quand le sol devient humide, il les conserve.

En outre, la plantation ne subit pas de choc hydrique dû à une irrigation abondante. Elle germe et adopte une croissance optimale. Dans la mesure où vous avez recours à l’eau du robinet pour arroser vos fleurs, le chlore se dissout peu à peu une fois conservé dans la vase.

Quand on part en vacances, on peut en plus espérer une autonomie de 8 à 10 jours selon le nombre d’oyas et la surface de votre jardin

Et enfin, dernier avantage et pas des moindre : en arrosant en remplissant des ollas, vous réduisez le risque de transmettre des maladies causées par les gouttes d’eau sur le feuillage (notamment pour les tomates)

L’olla permet d’économiser jusqu’à 70% d’eau par rapport à un arrosage traditionnel.

Les différents types d’ollas

La forme la plus courante se révèle en un pot iconique avec une base aplatie. Grâce à leur ergonomie, il devient facile de les alimenter en eau. Toutefois, sans un couvercle approprié, le liquide à l’intérieur est continuellement exposé sous le soleil, ce qui l’assèche assez rapidement.

D’autres déclinaisons existent : les Ollas à planter. Ces versions possèdent la forme d’une toupie avec une sorte de tige à enfoncer au creux de la terre. Le réservoir se retrouve à l’extérieur et permet de stocker assez de liquide pour pourvoir en eau le potager pendant un long moment.

En outre, des agriculteurs créent des versions DIY de ce type de matériel en vue de limiter au mieux leurs dépenses. Ainsi, ils utilisent deux pots de fleurs et les fixent entre elles pour obtenir un contenant assez grand.

Les modèles sur le marché

Les jardiniers qui disposent d’un potager mesurant de plus de 1 m² se tournent vers les récipients de 10 l. Pour ceux qui souhaitent adopter le système pour leur jardin orné de massif de fleur ou d’arbustes, il reste les moules de 5 l.

Les Oya de 1,5 l s’adressent plutôt aux potées ou aux jarres de fleur. Et en dernier, il y a les versions à 0,3 l. Celles-ci trouvent leur place auprès de nos jardins ou de nos potagers sur terrasse. Vous pouvez vous en procurer auprès de l’entreprise Oya Environnement : un des leaders de ce marché.

Pour vous donner quelques exemples de prix d’ollas

• petit oya 30 cl à planter / enterrer : 12€
• grand oya 5L à enterrer : 20€
• grand oya 10L à enterrer : 24€

Comment choisir les modèles appropriés à votre plantation ?

Pour déterminer la taille de votre accessoire, vous devez vous pencher sur la qualité de votre terrain. Les modèles à planter sont plus petits que ceux à enterrer.

À cet égard, vous les triez en fonction de la nature de votre sol. Sur de la terre très drainante, optez pour les grands récipients. Sur du sol qui retient davantage l’humidité, utilisez une jarre plus petite.  

Prenez également en considération le climat. Si vous habitez dans des zones arides, l’Oya de 10 l convient le mieux. Dans des lieux plus tempérés ou pour une plante d’intérieur, restez sur des petits gabarits, discrets, mais efficaces.

Comment utiliser et entretenir l’Oya ?

Commencez par creuser un trou à côté de votre végétal et à y installer la jarre. Émergez délicatement jusqu’à son col et remplissez le récipient d’eau douce et non calcaire. Le produit n’a pas besoin d’un entretien régulier. Tout de même, les orifices dans le fond du pot risquent de se boucher si vous le chargez avec de l’eau sale.

En outre, en hiver, pensez à ne pas remplir votre Olla. Retirez le si vous le pouvez. Si vous mettez de l’eau en hiver, le dispositif se brisera sous l’effet du gel. Ainsi, les professionnels conseillent de rentrer à l’intérieur de la maison, en hiver, les Oya à planter pour éviter de les abîmer.

Lors de vos travaux de jardinage, faites attention aux coups de pioche. Un accrochage mal placé peut fracasser le dispositif. Sachez que vous rallongez la durée de vie du pot en utilisant de l’eau propre et non calcaire.

Et essayez également de le nettoyer une fois par an. Pour ce faire, un coup de jet d’eau avec votre tuyau d’arrosage remet à neuf la vase. Pour garder l’esthétisme des Oyas à planter, utilisez le vinaigre blanc pour raviver sa couleur naturelle.   

Combien d’ollas prévoir ?

Tout dépend de votre budget. Si je pouvais je mettrais des ollas partout mais c’est un budget et j’ai fait ce choix :

• un ollas pour 2 pieds de courgettes
• un olla pour 4 pieds de tomates

Personnellement, je place les ollas au fond de mon jardin, ou dans la partie de jardin dans laquelle je n’ai pas de récupérateur d’eau. Si je dois aller arroser le jardin loin de mon bac récupérateur d’eau, c’est pour remplir des ollas (donc pour y aller une fois tous les 10 jours)

Comment fabriquer ses ollas ?

Il suffit d’avoir des pots en terre cuites : bien sûr, les personnes qui fabriquent des ollas vous diront que cela ne fait pas aussi bien le travail, mais ça marche. Une astuce pour récupérer les pots : faire les « poubelles » du cimetière, on facilement peut en récupérer quand les plantes sont « mortes » à l’entrée ! Ils partiraient à la déchetterie, ça évite le gaspillage en lui donnant une nouvelle vie !

Le principal, c’est de vérifier que le pot n’est pas trop poreux, mais qu’il le soit suffisamment pour que l’eau suinte à travers ! Il faut que la goutte d’eau passe lentement sans que le pot ne reste étanche.

Pour fabriquer son ollas, cherchez des pots qui s’emboîtent les uns sur les autres, à l’envers comme ceci

Pour commencer, lavez les pots à l’eau clair, avec une brosse.

Préparez un petit mortier pour boucher le fond d’un pot puis sceller les deux pots entre eux.

Je vous conseille de boucher d’abord un pot avant de les assembler, c’est plus facile d’aller mettre du ciment au fond et faire un travail propre.

Et voila le résultat final : 6 oyas à mettre dans le jardin avant les plantations.

Enterrez vos oyas, avant de mettre vos cultures (sinon vous risquez d’abîmer les racines) autour.

Je creuse pour enterrer l’intégralité de l’olla en laissant dépasser un col de 3 centimètres, puis je remets la terre autour.

Je place toujours un petit couvercle, soit en plastique, soit un dessous de pot en terre, que je place au dessus. Cela évite aux insectes de tomber dedans et de se noyer ou de mettre des herbes ou de la terre dedans en jardinant. La vraie raison, c’est que ça évite aussi que l’eau ne s’évapore trop quand le soleil tape fort, je peux ensuite recouvrir aussi ce couvercle de paille.